Letter from Barthelemi Tardiveau to St. John de Crevecoeur, 15 January 1789
Item
Title
Letter from Barthelemi Tardiveau to St. John de Crevecoeur, 15 January 1789
Description
In this letter, Tardiveau expresses his joy at receiving letters from his friends. Talks of his Memorial on the Mississippi, and whether or not one Monsieur de Gardoqui has read it. He also discusses Congress. States that he is short on money and that is what has kept him in Philadelphia so long, as he cannot afford a horse to get home. He contemplated walking home but suffers from gout in his foot. He asks for a loan of 50 piastres from Crevecoeur, which he will pay back in a year's time.
Creator
Source
Filson Historical Society Manuscript Collection
Date
Relation
bmf0079
Format
Language
Type
Identifier
Mss. C T
Text
Philadelphie Janvr 15e 1789./.
Monsieur et cher ami
Je recus hier au soir votre chere lettre du 9e Ct a
laquelle j'aurai le plaisir de repondre plus ampleurent par une
autre occasion; je me contente pour cette fois de repondre a un ou
deux articles.
Vous avez du voir par les dattes de mes lettres que je ne vous
oublivir pas, et si je n'avais ete desappointe dans les occasions
qui me promettaient de jour en jour des en charger, je les aurais
envoyees plutot par la poste. Ne craignez point de votre cote
de m'occasionner des fraix de port. Il n'y a point d'argent que
je paye avec autant de plaisir que celui que je donne pour
recevoir des nouvelles de mes amis, et si je n'avais que cela,
j'aimerais micuse me priver d'un diner, et payer une lettre de
quelqu'un que j'estime.
Me traitez vous en [auri?], dites-moi, en m'inondant d'eloges
que je voudrais bien sans doute meriter, mais dont, quelque chose
que vous puissiez me dire, je suis bien eloigne de me croire digne.
Vous ne vous rappellez donc pas les conversations que nous avons eues
ensemble a ce sujet? ou bien vous vous imaginez peut-etre que
ma modestie etait jouee. Non, mon cher ami, croyez-en
Monsieur et cher ami
Je recus hier au soir votre chere lettre du 9e Ct a
laquelle j'aurai le plaisir de repondre plus ampleurent par une
autre occasion; je me contente pour cette fois de repondre a un ou
deux articles.
Vous avez du voir par les dattes de mes lettres que je ne vous
oublivir pas, et si je n'avais ete desappointe dans les occasions
qui me promettaient de jour en jour des en charger, je les aurais
envoyees plutot par la poste. Ne craignez point de votre cote
de m'occasionner des fraix de port. Il n'y a point d'argent que
je paye avec autant de plaisir que celui que je donne pour
recevoir des nouvelles de mes amis, et si je n'avais que cela,
j'aimerais micuse me priver d'un diner, et payer une lettre de
quelqu'un que j'estime.
Me traitez vous en [auri?], dites-moi, en m'inondant d'eloges
que je voudrais bien sans doute meriter, mais dont, quelque chose
que vous puissiez me dire, je suis bien eloigne de me croire digne.
Vous ne vous rappellez donc pas les conversations que nous avons eues
ensemble a ce sujet? ou bien vous vous imaginez peut-etre que
ma modestie etait jouee. Non, mon cher ami, croyez-en
une ame qui a du-moins avec la votre le rapport d'etre simple
et sans pretentions. Je sais bien que je ne suis pas une Baze;
mais il s'en faut beaucoup que je ne m'imagine etre d'une
classe plus qu'ordinaire, et il est beaucoup d'hommes vis-a-vis
des quels je me trouve bien petit. Treva donc, je vous prie, a
la louange entre nous deux. Nous avons l'un et j'autre assez
de bon sens pour ne pas nous laisser prendre a cette amorce, et
je me flatte que nous nous estimons trop reciproquement pour tenore
un piege a notre vanite mutuelle.
J'attens avec quelque impatience la reponse de Mr de
Gardoqui a ma lettre. Vous vous trompez, mon cher ami, lorsque
vous dites qu'il faut esperer qu'il n'a pas lu mon Memoire
Sur le Mississippi. Il la lu, et m'en a parte. Par ou
l'at il obtenu? je n'en scai rien; mais enfin il m'en a parle,
en venant me faire ses adieux la jou veille de mon depart, et m'assura
en meme tems que loin de m'en savoir mauvais gre il avait
beaucoup d'estime pour les hommes de lettres et particulierement pour
moi. Il s'excusa de ce qu'il ne m'avait pas invite a manger
chez lui, sur ce que plus de Vingt Membres du Congres lui
avaient parle de ce Memoire avec un certain air de jalousie,
et que la crainte seule de leur donner de l'ombrage l'avait prive
du plaisir de cultiver ma connaissance. - Au reste, toutes les
et sans pretentions. Je sais bien que je ne suis pas une Baze;
mais il s'en faut beaucoup que je ne m'imagine etre d'une
classe plus qu'ordinaire, et il est beaucoup d'hommes vis-a-vis
des quels je me trouve bien petit. Treva donc, je vous prie, a
la louange entre nous deux. Nous avons l'un et j'autre assez
de bon sens pour ne pas nous laisser prendre a cette amorce, et
je me flatte que nous nous estimons trop reciproquement pour tenore
un piege a notre vanite mutuelle.
J'attens avec quelque impatience la reponse de Mr de
Gardoqui a ma lettre. Vous vous trompez, mon cher ami, lorsque
vous dites qu'il faut esperer qu'il n'a pas lu mon Memoire
Sur le Mississippi. Il la lu, et m'en a parte. Par ou
l'at il obtenu? je n'en scai rien; mais enfin il m'en a parle,
en venant me faire ses adieux la jou veille de mon depart, et m'assura
en meme tems que loin de m'en savoir mauvais gre il avait
beaucoup d'estime pour les hommes de lettres et particulierement pour
moi. Il s'excusa de ce qu'il ne m'avait pas invite a manger
chez lui, sur ce que plus de Vingt Membres du Congres lui
avaient parle de ce Memoire avec un certain air de jalousie,
et que la crainte seule de leur donner de l'ombrage l'avait prive
du plaisir de cultiver ma connaissance. - Au reste, toutes les
fois qu'il est venu me voir il m'a temoigne, sans que je lui en
parlasse, qu'il serait flatte de trouver l'occasion de me rendre
service. Nous verrons par la Fuite si ses protestations etaient
sinceres.
J'ai hesite quelque tems, mais je me vois enfin force a vous
avouer que je me trouve ici reduit assez bas in point of Cash ;
et c'est en partie ce qui m'a retenu si longtems, ne pouvant
faire la depense d'acheter un cheval et comptant sur quelque
occasion pour m'en retourner. J'avais meme resolu de faire la
route a pied, mais je me sens toujours fort tendre le pied ou j'ai
eu la goutte. Il est probable que je pourrais avoir de l'argent
ici de quelqu'une des personnes avec qui je suis en liaison, mais ce
genre d'obligation a des etrangers est une sorte de dependance que
je deteste; et je me suis determine a vous demander si vous pouvez,
sans vous gener en rien, me preter Cinquante piastres. je dois vous
prevenir qu'il ne sera pas en mon pouvoir de vous les rendre avant
un an, parcequ'il faut pour cela que je me rende chez moi. -
Je compte partir definitivement de demain an huit par le Stage
de Lancaster d'ou je me rendrai comme je pourrai a Carlisle
ou j'espere trouver un cheval a louer pour le reste de la route.
Voyez combien je suis contrarie. La francais chez qui je vais a
Monongahela etait a Baltimore il y'a quelques jours avec mon
parlasse, qu'il serait flatte de trouver l'occasion de me rendre
service. Nous verrons par la Fuite si ses protestations etaient
sinceres.
J'ai hesite quelque tems, mais je me vois enfin force a vous
avouer que je me trouve ici reduit assez bas in point of Cash ;
et c'est en partie ce qui m'a retenu si longtems, ne pouvant
faire la depense d'acheter un cheval et comptant sur quelque
occasion pour m'en retourner. J'avais meme resolu de faire la
route a pied, mais je me sens toujours fort tendre le pied ou j'ai
eu la goutte. Il est probable que je pourrais avoir de l'argent
ici de quelqu'une des personnes avec qui je suis en liaison, mais ce
genre d'obligation a des etrangers est une sorte de dependance que
je deteste; et je me suis determine a vous demander si vous pouvez,
sans vous gener en rien, me preter Cinquante piastres. je dois vous
prevenir qu'il ne sera pas en mon pouvoir de vous les rendre avant
un an, parcequ'il faut pour cela que je me rende chez moi. -
Je compte partir definitivement de demain an huit par le Stage
de Lancaster d'ou je me rendrai comme je pourrai a Carlisle
ou j'espere trouver un cheval a louer pour le reste de la route.
Voyez combien je suis contrarie. La francais chez qui je vais a
Monongahela etait a Baltimore il y'a quelques jours avec mon
cheval et equipage. il m'ecrivit par occasion qu'il m'y attendrait
huit jours; mais celui qui etait charge de sa lettre ne l'ayant mise
ici a la petite poste qu'apres le terme ou mon ami devait
partir pour s'en retourner, j'ai ete prive d'une occasion favorable
que j'attens depuis si longtems.
Assurez je vous prie de mes respects. Miss Fanny et tous mes
autres amis, et croyez-moi bien sincerement
Votre tres humble serviteur et ami
B: Tardiveau
huit jours; mais celui qui etait charge de sa lettre ne l'ayant mise
ici a la petite poste qu'apres le terme ou mon ami devait
partir pour s'en retourner, j'ai ete prive d'une occasion favorable
que j'attens depuis si longtems.
Assurez je vous prie de mes respects. Miss Fanny et tous mes
autres amis, et croyez-moi bien sincerement
Votre tres humble serviteur et ami
B: Tardiveau
Collection
Citation
Tardiveau, Barthelemi, “Letter from Barthelemi Tardiveau to St. John de Crevecoeur, 15 January 1789,” The Filson Historical Society Digital Projects, accessed February 11, 2025, https://filsonhistorical.omeka.net/items/show/5186.
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